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Solène’s Birth Story – Baby Thomas, born April 5, 2005
Solène partage avec détails son beau et chaleureux récit de naissance de Thomas par césarienne.  Son histoire est racontée à bébé Thomas qui appréciera sûrement ce récit lorsqu'il sera plus âgé.

Yogaspace - Pregnancy Yoga - Birth StoriesPour toi Thomas, mon petit homme d’amour…

     Le soleil vient à peine de se lever.   J’ai passé la dernière heure à t’écrire mon petit bonhomme, à te partager mes états d’âme sur cette grossesse qui s’achève, sur cette nouvelle vie qui commencera dans quelques heures, sur notre rencontre prévue pour ce matin.  À profiter aussi de ce bedon immense dans lequel tu t’es niché il y a 9 mois et de tes mouvements que je sens en moi pour la dernière fois…

     Ça me fait tout drôle de savoir que c’est aujourd’hui précisément que je te tiendrai dans mes bras.  Moi, ta maman pas organisée dans son horaire, ironiquement, je sais la date de ta naissance depuis quelques semaines déjà.  J’aurais souhaité que ça se passe autrement, que ça soit toi qui choisisses du moment où tu voudrais venir au monde mais faut croire que la vie, elle, en a décidé autrement.  J’ai quand même des contractions irrégulières depuis quelques jours alors ta petite maison d’eau s’est quand même fait brasser suffisamment pour que tu sentes que c’est bientôt la fin de cette aventure… et le début d’une autre!

     Ton papa vient de se lever à son tour.  Il est tellement calme et comme toujours, il réussit à me rassurer face à mes angoisses naissantes en m’entourant de ses bras réconfortants.  Ta sœur dort encore paisiblement, elle qui ne se doute pas encore à quel point sa vie sera chamboulée dans les prochaines semaines.  Grand-maman sera bientôt là pour prendre la relève auprès d’elle en attendant que tu te pointes le bout du nez.  Nous devons nous rendre à l’hôpital pour 8 heures et à Valérie, notre accompagnante viendra nous rejoindre sur place. 

     Il est 7h45.  Bon, c’est l’heure de partir!  Gros bisous à Ariane et Grand-maman, les bagages dans l’auto et hop! Direction hôpital!  Je dis à ton papa combien je trouve ce départ différent de celui que nous avons vécu à l’arrivée de ta sœur, ça fait vraiment spécial de savoir à l’avance comment ta naissance va se dérouler à peu de choses près.  La fébrilité et l’excitation sont tout de même au rendez-vous et nous avons hâte, très hâte de te rencontrer mon petit amour!

     À notre arrivée, on nous dit qu’aucune chambre n’est disponible pour le moment mais que nous en aurons une à notre retour de la salle de chirurgie après la césarienne.  Je suis très déçue et l’exprime clairement à l’infirmière.  Nous avions un plan de naissance qui permettait à notre accompagnante de préparer un bain Leboyer* pour toi dans notre chambre pendant que nous serions au bloc et voilà que ce projet est remis en question… L’infirmière me dit qu’elle va voir ce qu’elle peut faire.  Dans l’intervalle, on m’installe dans une chambre du premier contact et j’envoie papa à l’auto chercher au moins une partie des bagages.  Notre accompagnante arrive pendant ce temps.  Je lui explique la situation. À force d’insister on nous installe dans une chambre d’accommodation, dans laquelle nous resterons finalement durant tout notre séjour.  On me demande si je préfère passer en premier ou en deuxième pour la césarienne élective.  Je choisis le plus tôt possible, l’attente est déjà assez angoissante comme ça. 

     Pendant que ton papa et Valérie retournent à l’auto chercher le reste des bagages, la préposée arrive à ma chambre avec la civière.  Avec tout ce branle-bas de combat, on n’a pas vu le temps passer.  Et c’est déjà l’heure de se rendre au bloc opératoire!  Je lui demande d’attendre le retour de ton papa et de Valérie.

     Ton papa arrive, je m’installe sur la civière et nous nous rendons main dans la main vers le lieu et le moment de notre rencontre avec toi.  Valérie restera à notre chambre pour préparer le bain afin de t’accueillir et te permettre de revivre en douceur ta venue au monde.

     Après une rencontre avec l’anesthésiste, on invite ton papa à aller s’habiller pour la salle d’opération.  On viendra le chercher lorsque tout sera prêt pour ta naissance.  Je sens l’angoisse monter en moi, et les larmes me monter aux yeux, lorsqu’on m’éloigne de ton papa, lui qui m’a si bien accompagné pendant ces neufs derniers mois, celui qui a été mon roc et ma bouée dans les moments de détresse et d’insécurité de cette longue traversée.

     Mon angoisse diminue en voyant les yeux de Johanne, ma gynécologue, celle qui a vécu aussi avec moi cette belle aventure de la maternité depuis trois ans.  C’est le seul bout de son visage que je puisse reconnaître derrière son masque chirurgical impersonnel, mais son regard et sa voix rassurante apaisent mes craintes.

     On me demande de m’asseoir pour me faire l’injection pour la rachidienne.  Je sens l’aiguille passer entre mes vertèbres pour la deuxième fois de ma vie et ça me confirme que je n’aime pas du tout cette sensation.  Je sens la nervosité qui revient….  Je concentre mes énergies sur ma respiration afin de me calmer.  On me couche à nouveau et l’anesthésiste vérifie si l’injection fait son effet en touchant mes jambes et mon ventre.  Je demande quand ton papa reviendra, je voudrais tellement l’avoir à mes côtés!  Johanne commence l’incision sur mon ventre et on invite ton papa à venir nous rejoindre.  Ça me fait du bien de sentir à nouveau sa présence à mes côtés.  Il colle son visage tout près du mien et m’invite à respirer avec la technique de « ocean sound » comme nous l’avons appris dans les cours de yoga prénatal.  Ça m’aide beaucoup à oublier ce qui se passe autour de moi.

     Johanne nous dit que tu es placé assez haut dans mon bedon et qu’il te faudra de l’aide pour sortir de là.  Une infirmière vient se placer à mes côtés et pousse pour te diriger vers le bas de mon ventre.   Ça prendra plusieurs poussées pour réussir et je dois dire que c’est assez inconfortable même si ce n’est pas douloureux.  Au moment où ta tête sort de mon bedon l’infirmière abaisse l’écran pour que je vois ta petite frimousse toute mauve et mouillée de ce sang qui nous a unis depuis que ton cœur bat.  J’entends alors ton petit cri, celui qui me confirme que tout va bien et je lâche un soupir de soulagement.  Tu es enfin là!  Le 5 avril 2005, à 9h29.  Johanne me dit que tu es un beau gros bébé en pleine santé.  J’étire la tête pour regarder les infirmières et ton papa qui sont tous près de toi.  Je te sens si loin.  Je répète sans cesse que je veux te toucher, que je veux t’avoir près de moi et après de longues minutes qui me semblent une éternité, papa vient te coller tout contre mon visage et ma poitrine.  Je te serre du mieux que je peux avec mon bras libre, je te donne de gros bisous.  Papa et moi avons tous les deux les yeux pleins d’eau.  Tu es tellement beau!

     Papa quitte la salle d’opération avec toi et l’infirmière.  Johanne me répète combien tu es beau.  Je suis si fière!  On referme mon bedon, pendant ce temps je ferme les yeux, relaxe et me centre sur cette sensation d’être maman à nouveau, sur le souvenir de ton doux visage que je n’ai vu que quelques minutes.  J’ai hâte d’aller vous rejoindre papa et toi.  Lorsque j’entre dans notre chambre une heure plus tard, tu es tout lové sous le chandail de ton papa.  Il me raconte comment tu as repris ta petite position de fœtus en entrant dans le bain tiède que Valérie t’avait préparé et combien tu es calme depuis que tu es en peau-à-peau avec lui.  On m’aide à enlever ma jaquette et papa te dépose sur ma poitrine nue.  Je te laisse découvrir mon odeur, la sensation de ma peau contre la tienne pendant un long moment avant de te donner le sein pour la première fois.  Nous voilà enfin ensemble, mon petit Thomas d’amour!  Que je me sens comblée par la vie!

     Ta maman Solène xx


* Frédérick Leboyer est un gynécologue, obstétricien et auteur de quelques ouvrages sur la naissance, qui a été dans les premiers a vouloir « humaniser » la naissance. Il a développé ce qu’on appelle la Méthode Leboyer, où différentes recommandations sont faites afin que l’accouchement soit un moins grand traumatisme pour le bébé à naître.

Par contre, en césarienne, on ne peut pas appliquer la totalité de ses recommandations pour la simple et bonne raison que l'accouchement a lieu en salle de chirurgie et que les règles y sont très strictes. Par contre, comme mon accompagnante savait que nous souhaitions une approche douce, elle nous a suggéré le Bain Leboyer.

Dans les faits, ça s'est passé comme suit. Durant que nous étions à la salle d'accouchement, notre accompagnante a préparé un petit bain pour bébé assez profond (que nous avions apporté nous-mêmes à l'hôpital) avec de l'eau à la température du corps humain (soit autour de 37 degrés). Mon conjoint a pu se rendre directement à la chambre après l'accouchement et il a immergé Thomas dans l'eau du bain, tout le corps, sauf le visage, afin de lui permettre de pouvoir se replonger dans un univers liquide (comme l'utérus).Pas de savon, pas de frottement, juste flotter, tout simplement. Ce qui a été si magique, c'est que Thomas a repris sa position fœtale en entrant dans l'eau, comme s'il retournait dans mon ventre. Ça a donc été comme une deuxième naissance pour lui d'en sortir, quelques minutes plus tard et de se retrouver en peau-à-peau avec son papa en attendant que j’arrive de la salle de réveil et que je puisse prendre la relève en peau-à-peau.

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